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Conflits armés et populations

"J'ai échappé à la Syrie pour finir en prison en grèce"

Chapo ! Les réfugiés sont détenus dans des conditions atroces en Grèce. Tel est le lourd prix humain de l’accord bâclé conclu l’UE et la Turquie. Lisez notre retour de mission sur les îles grecques.

Des nourissons et des personnes handicapées derrière les barreaux

Suite à l’accord, les centres d’accueil sur les îles de Lesbos et Chios sont devenus des centres de détention, entourés de barbelés.

4,200 personnes y sont détenues. Les nourrissons, les enfants en bas âge, les personnes handicapées, les femmes enceintes ou encore les personnes malades ou blessées, nul n’y échappe.

Toute personne qui arrive sur les îles est détenue sans qu’il ne soit tenu compte de sa situation individuelle. Cela constitue une violation claire et nette du droit international. En particulier, les enfants ne doivent jamais être privés de leur liberté.

Demandez aux responsables des Etats membres d’accueillir plus de réfugiés bloqués en Grèce

Les conditions de vie dans ces centres sont déplorables.

Lire aussi : Des personnes sont obligées de dormir sous des tentes peu solides.

Les réfugiés, qui fuient des situations d’extrême violence, ne peuvent se faire soigner. A Moria, il n’y a que trois médecins pour traiter 3.150 personnes.

« Elle a toujours mal » nous a dit la maman d’une jeune fille de 8 ans qui souffre d’une infection de sa hanche qui nécessite un traitement urgent. Elle n’a pas encore pu voir le médecin.

En adoptant l’accord, et pour respecter formellement ses propres règles, l’UE a acté que chaque situation ferait l’objet d’un examen individuel avant tout renvoi en Turquie.

Dans la réalité, il n’y a qu’un seul officier présent au centre VIAL sur l’île de Chios pour traiter les demandes. 833 demandes d’asile ont été enregistrées. Seules 10 avaient pu être traitées.

Au centre Moria, la grande majorité des 3.150 personnes ont déposé une demande d’asile.

Les personnes manquent d'informations sur le déroulement de la procédure d'asile et en particulier sur le fait qu’ils vont être détenues tout le temps de la procédure

Titre intermédiaire

« Je n'ai pas besoin de nourriture – j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe » nous explique une femme syrienne qui avec sa famille a signé plusieurs documents en l'absence de tout interprète sans pouvoir en conserver une copie.

Plusieurs réfugié-e-s ont exprimé leur crainte d'être renvoyés en Turquie.

Une jeune femme syrienne, enceinte, a montré aux chercheurs des ecchymoses sur son bras, affirmant avoir été frappée à coups de matraque par des gardes-frontières turcs. Son mari portait des hématomes similaires à la jambe. Ils ont raconté qu'ils avaient été renvoyés en Syrie et que, quand ils étaient repassés en Turquie le 14 mars, des agents de la police des frontières turque leur avaient tiré dessus, mais qu'ils avaient réussi à s'échapper. STOP THE DEAL

Vu la situation extrêmement alarmante, l’UE se doit de revenir sur cet accord qui est non seulement voué à l’échec de point de vue logistique mais n’est pas soutenable de point de vue humain ou juridique.

En outre, la Grèce et l’UE doivent s’assurer que :

Tous les enfants doivent être libérés immédiatement

Les réfugiés ne doivent pas être détenus sauf en dernier recours et conformément aux garanties définies par le droit international

L'accès aux procédures de demande d'asile doit être réel et effectif

Des directives claires et respectueuses des droits doivent préciser la manière dont la règle du pays tiers sûr sera appliquée.